mercredi 1 août 2007

Le charognard

Voir Roger là étendu, ça me fait quelque chose...
On se connaissait depuis si longtemps tous les deux.
On partageait des tas de choses, on mangeait souvent ensemble.

Mince comment a t'il pu se laisser avoir par cette voiture.
Surtout qu'on fait toujours attention, on n'est pas bête faut pas croire, sinon ça fait longtemps qu'on serait crevé.
Tiens pour vous dire notre dernière virée à Roger et moi on l'a passé dans le sud de la france.
Un beau temps magnifique, des champs tout juste labourée, la nature tout autour de nous.

On se servait directement chez l'habitant pour nos repas, et on a faillit se faire trouer la peau plusieurs fois par ces satanés gens du terroir.
Qu'est ce qu'on a pu se marrer !
Mais ça parait maintenant bien loin et dérisoire.
On s'était promis de voir du pays, d'aller dans l'Europe entière, en plus il parait que les nanas suivant les pays ne sont pas toutes comme chez nous, alors on était curieux...
Si j'avais su qu'il finirait comme ça...

Et puis il n’a pas été raté le bougre, mais c'est bien Roger ça, il ne fait jamais les choses à moitié.
Je me rappelle une fois qu'on se trouvait près de la mer, voilà t'y pas mon Roger qui drague une autochtone, je vous dis que ça...
Elle lui a bien fait comprendre qu'ils n'étaient pas du même milieu, je me rappelle quand Roger lui a sauté au cou, puis a pris ce caillou pour lui jeter dessus.
Elle est repartie en sang, mais elle l'avait cherché aussi.

Ha Roger mon pote Roger, tiens, je me rappelle une autre fois.
Roger et moi on farfouillait chez un vieux paysan, un de ceux qui ont toujours le fusil à porté de main.
Et on avait trouvé du pain qui traînait, et quelques autres friandises.
Roger n'arrivait pas à tout porter et je me moquais de lui parce qu'il faisait balourd.
Quand le vieux paysan est arrivé dans la maison comme une furie,
Vous auriez vu le Roger tentant d'éviter la chevrotine de l'autre agité, qui tirait n'importe comment comme un beau diable.
Bon sang mon Roger avait faillit se faire trouer la peau, mais il se sortait toujours de toutes les situations, enfin presque parce que maintenant mon pote, tu ressembles plus à rien.

Ou cette fois aussi où j'ai bien cru notre dernière heure arrivée.
Nous étions à la campagne comme nous aimions le faire, et voilà Roger qui avise au loin de la fumée.
Qui dit fumée, dit habitations et qui dit habitations dit bouffe.
Et nous voilà parti pour la direction d'où provenait cette fumée, sur le chemin pas trace d'âme qui vive, mais Roger pas peureux pour un sous, m'entraînait toujours dans ses combines sans que ça m'inquiète.
Une fois arrivée dans le village, personne, mais de la bouffe ça oui, de la viande à foison, un peu avariée et grillée parfois mais de la viande partout dans les rues, là moi et Roger on pensait avoir décroché le JackPot, quand arrive une bande de types qui n'a pas eu l'air de vouloir partager les richesses du coin.
Ils étaient au moins dix mais Roger ne s'est pas démonté, ce n'est que lorsque vraiment on a commencé à être amochés qu'on s'est tirer sans demander notre reste, et tant pis pour le festin.

Quand je pense à tous les gueuletons qu'on a pu faire sur les routes, quelles sacré ironie tu ne crois pas?
Bon mon pote tu m'excuses mais depuis des jours qu'on a rien bouffé, je ne vais pas laisser passer cette occasion de faire un festin et puis c'est la plus belle manière de partir mon gars.

Le corbeau se posa à côté de son congénère écrasé, et enfouie le bec dans l'amas ensanglanté qui gisait là, sortant des morceaux de viandes dégoulinants et couverts de plumes.

A la revoyure Roger...


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