vendredi 3 août 2007

La vengeance - Episode 2

Les écrans affichèrent une galerie de portraits tous plus sérieux et officiels les uns que les autres, Eliot les connaissait tous mais chaque fois il était surpris de voir qu’il était finalement devenu l’un des leurs.

 

-Bonjour, cette réunion a pour but de discuter des zones noires sur les cartes que dressent les vers que nous vous fournissons.
Eliot était le créateur des vers, mais son contrat s’arrêtait à la livraison de ceux-ci à des agences gouvernementales encore plus obscures qu’eux-mêmes, qui y apportaient des modifications et des améliorations spécifiques propres à leurs besoins et sur lesquels Eliot n’avait aucun droit de regard. En quelque sorte il fournissait le matériel, le support logistique mais les missions et le cœur du système lui était interdit et étranger. Tout du moins c’est ce qui était définit dans le contrat qui le liait, mais n’ayant qu’une confiance approximative envers ses employeurs il avait à de nombreuses occasions inséré des points de contrôle à l’insu de ses propres équipes de manière à pouvoir prendre le contrôle des vers lâchés dans la nature et de pouvoir les analyser afin de vérifier ce que le gouvernement en faisait.

Et même si pour l’instant cela ne lui plaisait pas, il devait se rendre à l’évidence que les utilisations actuelles étaient bien frileuses et ne prêtaient pas à conséquence pour le monde et pour les gens en général.

 

-Comme vous le savez, les vers rencontrent actuellement des problèmes sur les cartographies dans des zones spécifiques qui commencent à se multiplier et à grossir, certaines de ces zones sont sous contrôle et ne subissent plus d’expansion, mais d’autres semblent en pleine phase de croissance ce qui nous amène à nous poser des questions quand à l’identité de ceux qui pourraient se trouver derrière ces zones. Nous avons aussi réussit à identifier des zones correspondant aux zones virtuelles, et à vous fournir des adresses, voici les rapports.

 

Eliot appuya sur un bouton et tous les interlocuteurs virent s’afficher un plan de la ville et des environs avec en surimpression une cartographie de ce que les vers avaient fournis. L’une des zones sous contrôle qui ne bougeait plus se trouvait dans une zone de stockage au milieu d’entrepôts.

 

-Comme vous le voyez nous avons cerné la zone 53 en particulier car nous souhaitons envoyer une équipe physique voir sur place si des équipements spéciaux ou des gens pourraient expliquer cette zone et nous aider à trouver des réponses vis-à-vis de toutes les questions que celles-ci nous font nous poser. Les agents qui sont à cette table seront les deux agents de terrain envoyés sur cette zone sensible.

-Eliot – l’homme qui venait de prendre la parole était le responsable de l’agence gouvernementale qui couvrait leur propre service et qui fournissait le financement principal – a-t-on une idée quelconque de ce qu’on va trouver là bas ? Qu’est ce que les vers ont rendus comme rapports après y être allés ?

-Et bien il faut demander à Mr Quinto en charge de la modification de ces vers pour la NSA puisque nous n’avons pas le droit de les analyser ni des les récupérer.

-Et bien – L’homme qui répondait au nom de Quinto était un homme d’une cinquantaine d’année, hispanique, au surpoids important qui semblait souffrir de la chaleur suant à grosses gouttes et épongeant son front continuellement avec un mouchoir, enlevant régulièrement ses lunettes pour se faire – disons que nous ne pouvons pas vous dire grand-chose…

-Mr Quinto dois je vous rappeler que toutes les personnes présentes à cette réunion disposent au minimum des accréditations nécessaires et que le service de Mr Eliot White est tout de même en charge du projet même si vos services modifient légèrement leurs livraisons pour vos propres besoin. D’ailleurs je vous rappelle que la cellule de Mr White est une cellule opérationnelle qui possède sa propre force d’intervention et qu’à ce titre toutes les informations nécessaires à la bonne marche de leur mission doivent leur être données.

-Oui je sais tout ça, disons que, nous savons que les vers sont interceptés, que leurs modifications spécifiques sont enlevées, qu’ils subissent des modifications en profondeur avant d’être armés d’un code permettant qu’ils se multiplient et se répandent et qu’ils essaiment tout autour de la zone.

Eliot reprit la parole

-Mr Quinto, tout ceci nous le savons tous puisque vous nous avez fournis des rapports détaillés nous permettant de mettre en place les systèmes de quarantaine de ces vers.

-Et bien nous ne sommes pas sur mais il semble que certains de ces vers contiennent des signatures rencontrées ces derniers temps dans des virus informatiques ou des vers ayant pour principale caractéristiques de permettre des contrôles à distance des machines et d’en faire des sortes d’hôtes, mais hélas aucune des machines qui s’est révélée contaminée et surveillée n’a jamais été contactée et il semble que qui que ce soit il sache quand les machines sont trouvées et repérées…

-En clair on sait que tout ceci n’est pas un problème à petite échelle, mais on ne sait pas d’où ni de qui ça semble provenir c’est bien ça ?

-En effet, nous n’avons aucune idée de la provenance et de la source de tout ceci. Et bien sur les signatures ainsi que les conventions utilisées dans ces programmes ne correspondent à aucun des profils que nous connaissons et que nous surveillons. Une seule chose est sure actuellement, le problème vient de l’intérieur du pays, et actuellement seul la ville et sa périphérie sont touchés par ces problèmes ce qui nous fais penser que nous avons réussir à contenir dans des proportions raisonnables la diffusion ou l’expansion de tout ceci.

 

Un homme qui était resté silencieux jusqu’à présent prit la parole.

-Notre bureau fait le forcing actuellement auprès de toutes les antennes pour qu’à la moindre alerte correspondant un peu à vos actuels soucis toutes les infos soient centralisées. De toute façon vous savez que vous avez l’appui de nos services.

 

Eliot savait que les vers revenus de ces zones comportaient aussi des messages de menace contre le gouvernement et contre ceux qui avaient envoyés ces vers à l’origine, il ne comprenait pas pourquoi la NSA passait sous silence ces détails qui auraient pu mettre la puce à l’oreille d’autres agences concernant l’origine de la menace.

 

-Eliot que pouvez-vous nous dire de la mission qui va avoir lieu ?

-Et bien nos deux agents vont se rendre en reconnaissance sur les lieux repérés, c’est un entrepôt qui appartenait à une société « CryEgg Electronics » qui n’existe plus, bizarrement cet entrepôt est loué pour une très longue période puisque le bail court encore pour deux ans. Mais impossible d’obtenir le nom du locataire ou même qui a bien pu faire ces démarches, le propriétaire qui n’est autre que la ville n’a aucune trace de la transaction si ce n’est les informations administratives. Le but est de vérifier qu’il n’y a aucune activité humaine dans le secteur et si les conditions sont propices de rentrer dans le bâtiment pour en retirer un maximum d’informations, et ceci afin de comprendre d’où peuvent venir nos problèmes actuels.

-Et bien ça me parait tout à fait convenable, quelqu’un a-t-il quelque chose à rajouter ?

L’homme qui avait tenu le rôle d’autorité dans la réunion fit prendre congé aux autres participants pour ne rester qu’avec la cellule d’Eliot.

 

-Bon maintenant faisons fi des conventions, que savez vous que ces vermines des autres agences nous cache ?

-Et bien il semble que des menaces sont contenues dans les vers mais je n’étais pas au courant des virus et des tentatives de prise de contrôle, je vais devoir faire des recherches à ce sujet et prendre des dispositions.

-Eliot vous savez que vous êtes couvert même s’il advenait qu’ils découvrent vos petits stratagèmes le Président sait à quel point ce que vous faite pourrait un jour s’avérer salutaire pour le pays, mais n’oubliez jamais de me faire part de vos avancées car nous aurions toutes les difficultés du monde à vous apporter notre aide si vous vous mettiez une agence à dos sans que nous ayons le temps de vous épauler.

-Oui ne vous inquiétez pas, au fait vous direz au Président que son fils fait des progrès formidables depuis qu’il est pris en charge ici, que ce soit sur le plan psychomoteur ou mental, je dois avouer que je n’aurais jamais pensé que nous puissions l’aider à ce point.

-Vous vous rappelez qu’il vient lui rendre visite la semaine prochaine, vous lui montrerez les évolutions que vous avez pu faire faire à Eddy. Je vous laisse, je dois déjeuner avec des pontes de Washington. Lorsque vous aurez les infos sur l’entrepôt envoyez tout à mes services comme d’habitude.

 

L’écran se figea et l’image redevint celle de leur cellule avec leur symbole tournant lentement à l’écran et se déplaçant doucement.

 

Eliot se tourna vers Ralf et vers les deux recrues.

-Je vous laisse organiser la mission, je serai en liaison permanente avec vous au travers de votre équipement, surtout faites preuve de prudence nous ne savons pas à qui nous avons affaire pour l’instant, mais une chose est sure il n’aime pas l’autorité et il nous déteste tout particulièrement.

 

Il prit les documents sur le bureau et retourna à l’ascenseur, laissant Ralf et les deux jeunes recrues dans le bureau.

-Messieurs suivez moi je vous prie, nous allons chercher votre équipement, pour cette mission vous n’êtes assignés à aucune des deux unités actuelles qui portent les noms de code de Condor et Vautour, sachant que la base opérationnelle est le Nid, vous serez pour cette mission l’unité Aiglon, je compte sur vous pour ne pas dire autre chose que ces noms, pour des raisons de confidentialité et de sécurité.

Concernant votre équipement, vous serez dans les tenues réglementaires avec les combinaisons résistantes, les gilets Kevlar et les casques comportant les divers objectifs de visée et les systèmes de transmission audio et vidéo pour garder le contact.

Pour l’armement je vous laisse libre de choisir une arme automatique et une arme de poing maximum, nous ne devons pas déployer des moyens trop importants sachant que vous assurez uniquement une mission de reconnaissance. Bien entendu interdit de faire preuve de stupidité ou de courage excessif au moindre pépin vous décrochez et vous retournez à la zone de largage.

 

Ralf prit avec lui 3 membres de l’unité Condor et embarqua tout le monde dans un Hummer une fois les préparatifs accomplis. Il se gara à quelques blocs de l’entrepôt cible et rappela les règles aux deux agents. Puis ils mirent en route leur appareillage, et Eliot qui était face aux écrans vit les 6 caméras s’allumer et rendre compte de ce que voyait chacun des membres de l’équipe.

 

-Aiglon 1 à Nid paré à prendre notre envol, à vous.

-Nid à Aiglon 1 vous pouvez ouvrir les ailes, je répète vous pouvez ouvrir les ailes.

 

Les deux hommes partirent furtivement en direction de l’entrepôt, afin d’éviter les mauvaises rencontrent ils firent plusieurs détours, évitant grâce à leur système de vision infrarouge toutes les sources de chaleur rencontrées sur leur route.

Lorsqu’ils arrivèrent près de l’entrepôt ils confirmèrent qu’il n’y avait personne à l’intérieur du bâtiment.

 

-Nid à Aiglon 1, confirme par l’œil du ciel qu’aucune vie n’est présente dans le bâtiment.

-Aiglon 1 bien reçu.

 

L’agent Spileski s’approcha de la devanture de l’entrepôt une devanture en tôle classique avec une porte découpée sur le devant accrochée par une chaine imposante et un cadenas en apparence très résistant.

L’agent Waltz le couvrant, et surveillant tout signe de vie à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du bâtiment.

Il prit place à l’angle droit opposé à la porte de l’entrepôt du temps que l’agent Spileski sortait le nécessaire pour crocheter le cadenas. Il vit en même temps qu’Eliot un point rouge dans le bâtiment au moment ou résonnait la détonation et l’instant suivant la tête de Spileski explosa laissant son corps accroupi en suspension comme figé avant qu’il ne s’effondre lentement comme dans un ralenti d’un mauvais film.

Il bascula en arrière se jetant derrière l’un des murs solides de l’entrepôt évitant la balle qui lui arriva dessus et qui perfora sa jambe droite de part en part.

 

-Nid à Condor, on a un problème ! Aiglon 1 est mort je répète Aiglon 1 est mort, quand à Aiglon 2 il ne bouge plus !

-Condor à Nid nous sommes en route depuis la détonation…



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