mercredi 14 novembre 2007

Pourquoi les blocages comme moyen de pression?

Vu que la semaine va être chargée et que de toute part on entend dire que tel ou tel vont faire telles ou telles actions afin de se faire entendre et de faire peser leurs opinions de force dans les discussions ou les applications de quelques lois, j'en suis venu à me poser une question toute bête qui est:
"Pourquoi donc les gens qui protestent et manifestent utilisent-ils comme principal moyen d'action le blocage et surtout qu'est ce que ça leur apporte ou rapporte et quels autres moyens sont à leurs dispositions"

Je ne prétendrais pas connaitre les réponses à ces questions, ni même comprendre toutes ces raisons, mais j'avoue que ça m'a travaillé surtout après avoir entendu sur une radio la lecture d'un message placardé dans une Université quelconque et qui dit (de mémoire):


"Le vote à bulletin secret ne pourra pas être retenu comme moyen d'opinion démocratique afin de décider de la poursuite de la grève et des blocages car il met en péril le blocage de l'université"


La conclusion est donc que le blocage doit être maintenu coute que coute même contre l'avis démocratique ou majoritaire, ce qui m'a questionné sur sa réelle utilité et pourquoi est il aussi précieux pour qu'on en arrive à utiliser des procédés aussi peu tolérants de l'avis d'autrui pour imposer ses propres opinions.
Pourtant j'ai beau chercher, essayer de comprendre, tenter de me mettre à la place des protestataires, je ne vois aucun côté positif aux blocages si ce n'est un impact médiatique puisque les journalistes aiment à couvrir ce genre de choses et donc d'avoir une espèce de tribune certes réduite mais disponible pour tenter de faire passer quelques messages ou revendications.
Mais dans le même temps j'ai trouvé des dizaines de raisons à ne pas faire des blocages et donc à ne pas risquer de se trouver dans des situations aussi complexes que celles qui vont immanquablement avoir lieu en espérant d'ailleurs qu'elles ne dégénéreront pas, qu'il n'y aura pas de blessés, ni de dégradations matérielles comme ce fut le cas lors des derniers mouvements étudiants (qui pour certains qui sont maintenant dans la vie active participent à payer les dits dégâts grâce aux deniers publics et paf bien fait pour eux non mais).


Qui décide en premier de ces actions là? Comment sont-elles mises en place? Sont-elles le fait d'une très petite minorité très politisée? Pourquoi les syndicats étudiants sont en train de perdre toute crédibilité en ralliant tous les mouvements possibles et imaginables quitte même à laisser à l'abandon leurs revendications originales et quitte aussi à ne pas faire le jeu des organisations syndicales qui trouvent ces ralliements peut être un peu trop pressants.
Alors dans le cas des cheminots la grève par blocage est une affaire historique tout d'abord, c'est la manière la plus sure de gêner l'usager et donc de se faire entendre par les dirigeants qu'ils soient ceux de l'entreprise lors de conflits en rapport avec leur employeur ou le gouvernement comme c'est le cas actuellement.
Pourtant ils ne demanderaient pas mieux que de faire d'autres types de grève comme celle de la gratuité des transports mais à l'heure actuelle celle ci n'est pas légale et donc elle n'est pas viable comme moyen de revendication, espérons que l'avenir changera cet état de fait et que les contestataires pourront employer d'autres moyens de se faire entendre, il semble qu'au niveau Européen ça aille dans ce sens.


Pour en revenir au capital de sympathie que les gens ont pour les mouvements de grève ou de contestation, on peut dire qu'à l'heure actuelle, il n'est guère important et qu'il ne va sensiblement pas s'améliorer dans le contexte actuel. Prenons l'exemple hier à Grenoble d'une quarantaine d'étudiants qui a tenté de bloquer certains bâtiments de l'université et qui s'est fait repoussé par les forces de l'ordre.
Comment les étudiants du campus peuvent ils comprendre qu'ils sont potentiellement aux mains d'un groupe de quelques dizaines de jeunes, qui peuvent les forcer à ne plus avoir cours et donc à ne plus pouvoir faire ce qu'ils désirent? Comment leur expliquer que c'est soit disant démocratique et surtout que c'est pour leur bien ou je ne sais qu'elle raison quand on tente de leur imposer quelque chose par la force?


De nombreuses questions, fort peu de réponses, j'avoue être totalement déstabilisé par ces mouvements, je ne comprends pas que les gens qui contestent désirent à ce point se faire mal percevoir et soient surtout à ce point incompréhensible dans leurs actions et leurs démarches. Comment peuvent ils espérer avoir le soutient des gens qui sont contraints par leurs actions? Le syndrome de Stockholm s'applique t'il aussi à ce genre de contraintes?
Il faut juste espérer que cette manière radicale de contester n'est pas une autre manière de toujours faire plus et plus fort et d'aller plus loin de plus en plus vite comme souvent car j'imagine assez mal ce que pourraient être de futures actions encore plus spectaculaires et peut être médiatiques...
D'ailleurs comme seul élément de réponse j'ajouterais que je pense que les médias sont en grand partie responsable de cet état de fait et qu'ils sont à la source de ces initiatives, car après tout et ce depuis de nombreuses années, on aime à parler longuement des actions coup de poing (des blocages divers et variés) plus que des manifestations pacifiques ou calmes.
C'est plus vendeur et plus au goût de la ménagère et de son mari, qui pourront ainsi avec plaisir cracher leur haine et leur rage envers ces manifestants qui permettent de cristalliser leurs inquiétudes et leurs ressentis contre quelqu'un mais est ce à l'avantage de ces manifestants justement, là rien n'est moins sur, et je pense que nombreux seront ceux qui se réveilleront avec un sacré mal de crane.


Venez réagir sur le forum

Aucun commentaire: