dimanche 3 janvier 2010

La fin de vie

J'avais ouvert un débat sur la fin de vie sur le forum il y a plusieurs mois, sujet épineux et souvent émotionnellement chargé qui n'avait pas suscité beaucoup de réactions.
Ayant eu l'occasion tout récemment d'être confronté à la fin de vie de ma mère je dois dire que je vois les choses de manière encore plus tranchée ou nette que je ne les voyais et je voudrais y revenir un peu.

Peut être est ce l'occasion aussi d'ouvrir une porte sur le forum pour ceux qui ne le connaisse pas et qui voudraient ainsi y faire un tour et pourquoi pas participer à sa vie.
Souvent on s’imagine la fin de vie comme on peut nous la représenter, soit par l’aspect purement émotionnel des reportages présentant des cas toujours très difficiles et chaque fois poignants, soit en imaginant une fin de vie plus douce et presque indolore. Ceux qui ont eu à se poser la question ont pour leur part un avis souvent plus nuancé.

Il faut dire que la médecine n’est pas infaillible, et que de nos jours les médecins ne veulent plus et ne peuvent plus se prononcer comme parfois ils pouvaient le faire.
Même si le diagnostic du malade fait qu’on le sait condamné, la médecine est faite de manière à tenter l’impossible pour qu’il vive le plus longtemps, et ce quel que soit son état et sa décrépitude.
Il est affreusement dur lorsque ce patient est conscient de ce qui arrive et qu’il souffre de son état pour la famille de devoir l’accompagner en sachant que tout ce qu’on fait n’a pour seul but que de faire perdurer une vie qui se désagrège de plus en plus pour en arriver à une mascarade, un semblant de vie, durant laquelle le patient se voit perdre petit à petit toute dignité, perdant toute retenue sous l’effet de la maladie ou des médicaments.

Et lorsque le patient réclame et demande que les choses se terminent il est là encore terrible de ne pouvoir répondre à sa demande. Oui des miracles médicaux doivent arriver, oui surement qu’il faut garder l’espoir jusqu’au bout parce que ça fait parti de la vie. Mais lorsque le patient perd tout ce qui faisait de lui la personne qu’il était, lorsqu’il en arrive à ne plus être qu’une ombre, qu’il ne peut plus rien faire d’autre que souffrir, faut il s’acharner ou faut il l’accompagner vers la fin?

Heureusement la médecine actuelle semble répondre plutôt positivement à l’accompagnement en fin de vie lorsque la fin est réellement très proche, mais là encore comment en juger? Comment être sur que c’est la fin, que c’est le bon moment. A quel moment faut il cesser de tenter de soigner pour accompagner. Il y a je crois encore des progrès à faire, ne serait ce que pour garder leur dignité aux patients qui perdent peu à peu tout ce qui faisait d’eux ce qu’ils étaient avant la maladie. Mais l’accompagnement en fin de vie a beaucoup changé depuis des années, et je crois dans le bon sens.

Pour autant je pense que l’on ne répond pas assez à l’aspect psychologique des choses, et aux inquiétudes tout à fait normales que les patients peuvent avoir lorsque leur état de santé et leur corps petit à petit cesse de répondre à leur volonté.

Quels sont vos propres expériences de la fin de vie, que voudriez vous pour vous même si demain vous deviez être confronté à une maladie incurable et dégénérescente, pensez vous que la médecine devrait éviter d’entretenir l’espoir lorsqu’il n’y a plus rien à espérer?

 

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