dimanche 30 décembre 2012

Jonas Jonasson - Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

Allan Karlsson n'a aucune envie de fêter son centième anniversaire dans la maison de retraite qui l'abrite avec les pensionnaires séniles et le personnel. Alors plutôt que de subir, il va s'enfuir, et c'est en charentaises qu'il va prendre la tangente en ce jour spécial.
Mais comme le destin n'a jamais été mesquin avec Allan Karlsson, ce qui aurait pu n'être qu'une petite escapade sans conséquence va se transformer en cavale lorsqu'il va se retrouver en possession d'une étrange valise...

Voilà ce que je nommerais un road movie à la Suédoise. Dès le départ notre pauvre héros va se retrouver embringué dans diverses intrigues à tiroir. Et plus le roman va avancer plus il va faire de rencontres improbables qui vont le mener à se souvenir de sa vie.
Et la vie d'Allan n'est pas une vie commune. Tel Forrest Gump, il aura traversé le siècle en se trouvant toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Mais finalement n'était-ce pas plutôt le bon endroit au bon moment? A moins qu'Allan ne soit un homme capable de faire se réaliser des choses irréalisables.
Et lorsque la Suède va s'émouvoir de l'histoire de ce cher centenaire disparu, l'histoire va prendre un tournant à la fois plus sombre et plus cocasse.

Un roman jouissif, de ces romans que l'on dévore parfois avec le sourire, parfois avec crispation. Une histoire comme un conte que l'on suit et que l'on parcourt avec beaucoup de plaisir.
Que ce soit l'intrigue principale et cette folle fuite du centenaire, ou bien tous les souvenirs qu'il va se remémorer, chaque époque est rendue avec cette légèreté et cette intelligence qui nous entraine immanquablement.
Un roman à l'humour acéré, un personnage dont on ne saurait jamais vraiment être sûr s’il est d'une intelligence remarquable ou d'une bêtise incommensurable. Des personnages secondaires aussi tordus qu'ils sont attachants et vous avez là un de ces livres qui vous font passer un agréable moment.
Et que l'on finit par regretter une fois la dernière page tournée. Parce que oui, au final on s'y attache à ce cher Allan, et le quitter ne se fait pas sans un petit pincement au cœur.

Stephenie Meyer - L'appel du sang (La seconde vie de Bree Tanner - Hésitation Novella)

Bree Tanner une adolescente de 15 ans va croiser la route de Victoria que les lecteurs de Twilight connaissent. Ce roman décrit cette rencontre et sa transformation en Vampire rejoignant les rangs de celle qui cherche à tuer la famille d'Edward.

Intégré comme un ajout à la saga, il raconte le parcours d'un personnage secondaire dont on croise la route dans la saga officielle. Avec le destin que l'on sait lorsqu'on a lu les autres romans.
Comme à son habitude Stephenie Meyer se concentre principalement sur les émotions, les sentiments de ses personnages, et tout au long de ce livre on va découvrir ce qui anime Bree et ce qui la rend si spéciale.
La mise en perspective depuis un des personnages vampiriques de l'univers de Twilight permet de découvrir le mode de vie des vampires qui n'ont pas choisi de fonctionner comme la famille Cullen.

Un ajout qui n'est pas inintéressant, surtout si on prend en compte le fait qu'il complète parfaitement certaines zones d'ombre que le roman ne lève pas quant à la manière dont Victoria s'y prend pour lever une armée.
Toutes les lumières sont faites depuis l'autre camp sur ce qui se limite dans le roman à ce que les personnages principaux sont censés savoir et/ou découvrent en cours d'histoire.
Et puis on ne peut que finir par se lier à cette vampire si spéciale, qui partage ainsi avec nous durant tout le roman ses sensations, ses besoins, ses désirs, et qui va se retrouver bien malgré elle prise dans une guerre dont elle n'a aucune clé et pour laquelle son destin va être chamboulé à jamais.

dimanche 23 décembre 2012

Philippe Djian - "Oh..."

Michèle se réveille sur le sol de sa maison, elle vient de subir un viol, une agression rapide, singulière qu'elle va cacher à son entourage comme si rien ne s'était passé.
Mais petit à petit, elle va sombrer, plongeant dans les méandres de son être, percutant son quotidien et sa vie comme une bille de flipper un peu folle.
Son existence va forcément être changée par ce qu'elle a vécu, même si elle refuse de le reconnaitre, mais sombrera-t-elle dans la folie ou saura t'elle refaire surface.

« Trois petits mois dans la vie d'une femme » pourrait être le sous-titre de ce roman très particulier. Déjà le style, télégraphique, rapide, sans palabres. Les phrases sont courtes, comme les pensées de Michèle.
On a l'impression délire en elle, et de se laisser entrainer dans sa spirale comme un voyeur un peu malsain, sans vraiment avoir envie de lui tendre la main pour la sortir de là.
L'histoire se compose de dizaines de fils tous plus ou moins imbriqués les uns dans les autres. Les personnages papillonnent, se croisent, se mélangent, se transforment et en quelques semaines à peine on voit des vies basculer à foison.

Un roman qui ne laisse pas indifférent, et à plusieurs titres. Tout d'abord il est rare de voir un auteur prendre le parti de faire de son héroïne une survivante à une telle épreuve que celle que subit Michèle au début du roman.
Très vite elle transcende son statut de victime, elle se relève et décide comme pour sa vie de prendre les choses en main.
Un roman qui surprend jusqu'au bout. Une histoire qui laisse une impression bizarre. Comme si on prenait conscience que la vie est aussi folle aussi tourbillonnante que dans le roman mais qu'on n'en a pas conscience parce qu'on ne prend pas le temps du recul.

Un roman qu'on aime ou qu'on déteste je pense. Le style en est vraiment particulier, et soit on arrive à accrocher soit on doit se trouver entrainé de force ce qui ne permet pas je pense d'apprécier les méandres complexes qui nous sont jetés en pâture.

Emily Brontë - Les Hauts de Hurle-Vent

Un classique du romantisme, rien que ça me direz-vous, le premier roman gothique, une histoire s'étalant sur plusieurs générations d'une famille en proie à un destin hors du commun dans une région aride et hostile.
Une histoire qui fait la part belle aux relations entre les personnages, aux amours impossibles et aux sentiments les plus extrêmes.
Une fois passé la lecture à proprement parlé du roman, découvrir que l'auteur une jeune adolescente qui vivait avec sa famille dans un lieu pouvant ressembler au décor du roman n'avait jamais connu l'amour laisse une impression étrange.

Impossible en effet d'imaginer qu'on puisse décrire à ce point les émotions, les sentiments, les ressentis de ces situations tellement intenses sans en avoir eu l'expérience.
Le roman traverse les époques, les histoires et cette saga familiale aborde des thèmes comme l'héritage ou la rédemption avec une maturité incroyable.

Concernant la lecture, j'avoue que j'ai eu plusieurs fois envie d'arrêter la lecture par découragement, ou par manque de facilité à me plonger dans cette histoire.
Par moment en effet j'avais l'impression d'être beaucoup trop peu impliqué, cette histoire de vengeance, de haine, de violence peut paraitre cruelle au point de ne pas saisir où elle va nous mener.
Au final je dirais que je suis content de l'avoir lu ne serait-ce que pour le connaitre, il a cette puissance des livres qui ne laissent pas indifférents. Ils plaisent ou déplaisent. Celui-ci m'a laissé un goût amer dans la bouche mais pourtant j'avoue qu'il mérite toutes les éloges qui ont pu lui être fait ainsi que surement toutes les critiques.
A lire pour savoir ce que veut dire passion destructrice...

Depardieu ou le tir au pigeon

On a probablement trop déjà entendu parler de l'affaire Depardieu, et pourtant, le mal dont est issu ce problème est bien plus sournois qu'on ne le pense et ce n'est pas en tirant sur la glace visible que l'iceberg fondra un jour.
Parce que le problème des impôts est un vrai problème en France, la preuve avec tous les exilés fiscaux qui ont précédés Depardieu et dont certains sont du bord politique actuellement au pouvoir (et qui ne sont pas revenus au dernières nouvelles...)

Commençons par comprendre la démocratie, des hommes sont élus par le peuple, ce peuple qui a donc à priori tout pouvoir et qui devrait pouvoir sanctionner ou obliger ces mêmes élus à suivre des règles.
Oui mais voilà ceux qui font les lois sont entre gens du "même monde" et il est clair que l'un des gros problèmes de notre république vient du fait que les lois qui les concernent sont aussi acceptées ou refusées par ces mêmes personnes.

On parle de vouloir faire des économies, on augmente les prélèvements, et pendant ce temps rien n'est fait pour réguler les dépenses gargantuesques de nos élus.
La baisse du salaire des ministres? Retoquée... Le non cumul des mandats? Refusé et annulé... Les avantages de retraite et ou de pension de nos élus? Intouchables...
Ma foi, si on voulait un système qui donne l'impression de s'auto protéger aux dépends de ceux qui eux sont obligés de faire des efforts on ne s'y prendrait pas autrement.

Et là qu'on ne parle pas de couleur politique parce que de n'importe quel bord qu'ils soient, ces braves messieurs semblent afficher un front commun à toute tentative de les rendre responsables.
Mais pourtant ne sommes-nous pas ceux qui les élisons? Ne pourrions-nous pas à force de nos voix, les faire enfin basculer vers la raison au lieu de penser à leur confort et leurs avantages?
Le système restera tel qu'il est quoi qu'il se passe, aucun président n'aura jamais le courage de forcer certains textes de loi même si il en a le pouvoir. Alors au lieu de jouer les juges sur des cas particuliers intéressons-nous plutôt à ces cas communs qui sont à eux seuls responsables d'une part importante des dépenses de l'état...

mercredi 19 décembre 2012

E L James - Cinquante nuances de Grey

Etudiante en littérature, Anastasia Steele se voit obligée d’interviewer un richissime homme d’affaire qui joue les Mécènes pour l’université où elle étudie. Troublée par la jeunesse et la beauté de cet homme, elle tente de garder bonne figure pendant l’entretien tout en se maudissant de ses maladresses. Mais une fois libérée elle préfère penser que cet homme restera une rencontre hasardeuse. Seulement voilà qu’il va prendre place dans son univers et que pour elle tout va basculer dans un monde inconnu dont il lui ouvre peu à peu les portes.

Le roman qui aura et qui fera couler beaucoup d’encre. Celui par lequel on a redécouvert un genre jusqu’alors réservé plutôt à des tiroirs bien fermés. J’ai nommé la littérature érotique. Bien sûr j’avais la curiosité de voir ce qui pouvait à ce point chambouler les lectrices et lecteurs. Qui faisait que l’on osait enfin sortir avec un tel livre en pleine rue. Quelle plume pouvait redorer le blason de ce genre littéraire tellement méconnu et mal aimé.
Force est de reconnaitre que je ne peux guère qualifier ce roman d’érotique, du moins, il l’est par moment certainement. Déjà de par son sujet sulfureux et ses scènes parfois très explicites. Pour autant il est loin de ce que je pourrais qualifier d’excitant. Le rythme est bon, il se lit vite, et la plume de l’auteur n’est pas désagréable au contraire. Mais pour autant on a plutôt l’impression de lire un roman pour ados un peu plus chaud que de coutume.
On vit dans l’esprit de l’héroïne, on ressent ses émotions, on plonge petit à petit dans cet univers fait de découvertes et de plongée dans les abysses de l’esprit. Un peu comme si Stephenie Meyer nous avait fait vivre plus clairement les ébats de ses personnages et les errances sensuelles de Bella.

Mais finalement oui soyons clair, j’ai été plutôt déçu du résultat. Je m’attendais à lire et entendre parler de ce roman d’un livre vraiment plus explicite, plus intime, plus sensuel. Oh certes on peut parfois sourire, apprécier les maladresses à répétition d’Anastasia, et même pourquoi pas apprécier ses ébats (si ça doit être possible, enfin je crois), on reste un peu sur sa faim. Comme si on sentait qu’on avait approché parfois d’une limite sans jamais l’atteindre ni la franchir.
On peut sentir tout de même une évolution dans la manière de décrire les différentes scènes de sexe, partant de l’innocence pure d’Anastasia au départ, vers ce qui peu à peu fini par devenir pour elle une seconde nature.

Oui probablement que c’est un roman à lire au moins pour se préparer aux deux volumes qui suivent. J’aime à croire que cette évolution va aller encore de plus en plus vers l’expression débridée et pourquoi pas un véritable érotisme littéraire. En tout cas il n’en reste pas moins un roman qui se lit assez vite et qui n’est pas désagréable si on aime ce genre d’histoire tout de même très orientée vers un public féminin.